PAYS LES PLUS DANGEREUX POUR LES JOURNALISTES

Source : Reporters sans frontières (RSF)

Selon le Comité pour la Protection des Journalistes, 251 journalistes ou plus sont emprisonnés dans le monde entier. En 2018, la Chine, l'Égypte et l'Arabie Saoudite ont emprisonné plus de journalistes qu’en 2017 et la Turquie est restée le pire geôlier du monde. La Turquie, la Chine et l'Égypte sont responsables de plus de la moitié des personnes emprisonnées dans le monde.

La majorité des personnes incarcérées à l'échelle mondiale - 70% - sont accusées d'appartenir à des groupes considérés par les autorités comme des organisations terroristes ou de les aider. Le nombre de détenus accusés de fausses nouvelles est passé à 28 dans le monde. L'Égypte a emprisonné le plus grand nombre de journalistes accusés de fausses informations avec 19, suivis par le Cameroun avec quatre, le Rwanda avec trois et un en Chine et au Maroc. L'augmentation s'inscrit dans le contexte d'une rhétorique mondiale accrue en matière de « fausses nouvelles »

Top 5

  1. Chine: Le nombre plus élevé de prisonniers en Chine - avec 47 derrière les barreaux - reflète la dernière vague de persécution de la minorité ethnique Ouïgour dans la région du Xinjiang.
  2. Egypte: En Égypte, au moins 25 journalistes sont en prison, alors que l'administration du Président Abdel Fattah el-Sisi a de plus en plus arrêté des journalistes et les a ajoutés aux procès de masse existants.
  3. Arabie Saudite: L'Arabie Saoudite--sous haute surveillance pour le meurtre du chroniqueur critique du Washington Post en exil, Jamal Khashoggi, dans son consulat à Istanbul en octobre 2018 - a intensifié sa répression contre les journalistes dans son pays, avec au moins 16 journalistes derrière les barreaux le 1er décembre 2018. Les prisonniers comprennent quatre journalistes qui ont écrit sur les droits des femmes dans le royaume, y compris l'interdiction de conduire qui a été levée en juin.
  4. Turquie: La Turquie a continué à emprisonner plus de journalistes que tout autre sur la planète. On estime qu’au moins 68 journalistes sont emprisonnés pour leurs travaux en Turquie. Au cours de l'année 2018, des dizaines d'autres ont été emprisonnés ou libérés, les procureurs continuant à rechercher des mandats d'arrêt et à porter de nouvelles accusations. Les tribunaux ont également ordonné la libération de certains journalistes et leur acquittement. Pour la troisième année consécutive, chaque journaliste emprisonné en Turquie fait l'objet d'accusations anti-étatiques. Erdoğan a commencé la répression avant l'échec de la tentative de coup d'État en 2016, mais l'a ensuite intensifiée, en fermant plus de 100 organes de presse par décret. Ceux qui se trouvent à la périphérie de la profession journalistique sont également vulnérables.
  5. Erythrée: L'Érythrée complète la liste du top cinq pires geôliers du monde. Avec 16 journalistes derrière les barreaux, l'Érythrée continue d'emprisonner plus de journalistes que n'importe quel pays d'Afrique subsaharienne ; le Cameroun en compte sept. La plupart des journalistes emprisonnés en Érythrée sont en détention depuis que le Président Isaias Afwerki a soudainement fermé les médias indépendants en 2001, et il n'est pas certain qu'ils soient tous en vie. L'absence d'une percée dans la liberté de la presse érythréenne et d'autres droits de l'homme contraste avec l'Éthiopie voisine.

Le Vietnam et l'Azerbaïdjan ont également emprisonné des nombres de journalistes à deux chiffres, 11 et 10 respectivement.

Le nombre de journalistes emprisonnés en Syrie a diminué en 2018, mais uniquement parce que les autorités ont admis en 2018 que l'un des sept journalistes détenus dans ce pays depuis des années, le photojournaliste indépendant Osama al-Habaly, était décédé en détention.

Le Venezuela emprisonnait le plus grand nombre de journalistes des Amériques, avec trois emprisonnés le 1er décembre et au Brésil, un journaliste sportif a été incarcéré pour diffamation.

  • Quatre-vingt-dix-huit pour cent des journalistes emprisonnés sont des locaux emprisonnés par leurs propres gouvernements. 
  • Treize pour cent, ou 33 des journalistes emprisonnés sont des femmes.
  • Les indépendants représentaient 30% des journalistes emprisonnés.

Pays les plus dangereux: 

1. Corée du Nord — La Corée du Nord est en première position du classement. Le gouvernement maintient sa population dans l'ignorance. Consulter le site d'un média étranger vaut un séjour en camp. L’agence de presse KCNA est la seule autorisée à transmettre des informations aux médias

2. Érythrée — Au moins 11 journalistes sont actuellement en prison. Le président Issaias Afeworki, responsable de crimes contre l’humanité, n'essaie pas de cacher l'absence totale de libertés. Il a déclaré en 2014: 'Ceux qui pensent qu'il y aura la démocratie dans ce pays peuvent le penser dans un autre monde'.

3. Turkménistan — L'État contrôle tous les médias. La population ne peut accéder qu'à une petite partie du web. Les paraboles sont petit à petit enlevées des villes dans un souci 'd'embellissement'. Les journalistes sont arrêtés, torturés, agressés et contraints de fermer. En 2018 , la première loi audiovisuelle a autorisé les chaînes privées, à condition qu'elles diffusent une 'image positive du Turkménistan'

4. Syrie — Les journalistes sont la cible de l'armée gouvernementale et ses alliés, des forces kurdes, de l'Etat islamique et des forces turques. Arrestations, intimidations, passages à tabac et meurtres des journalistes font partie de la routine.

5. Chine — Plus de 50 journalistes et blogueurs sont toujours en prison. Les médias sont sous contrôle, le gouvernement utilise les nouvelles technologies pour surveiller et censurer ceux qui ne suivent pas le discours officiel.

6. Vietnam — Il n'existe pas de presse indépendante. Les blogueurs et journalistes-citoyens sont souvent accusés de 'propagande anti-étatique', 'd'activités visant à renverser l'administration du peuple' et 'd'abus des droits à la liberté et à la démocratie' et expulsés ou emprisonnés.

7. Soudan — Au début de l'année 2018, 18 journalistes ont été arrêtés, une radio suspendue et des journalistes temporairement interdits d'exercer. Le Service national de renseignement et de sécurité (NISS) est chargé de faire taire les médias. 

8. Djibouti — Il n'y a aucun média indépendant ou privé. Les journalistes sont sévèrement réprimés s'ils ne font pas la propagande du président.

9. Cuba — Les journalistes sont soumis à la censure du régime. Ils sont arrêtés, emprisonnés arbitrairement et menacés. La Constitution n'autorise pas les sociétés privées à posséder des médias.

10. Guinée Équatoriale — Les médias sont contrôlés et censurés par le gouvernement en place depuis des années. Les reportages sur les printemps arabes, les conflits au Mali et en Syrie sont interdits.

11. Laos — Depuis fin 2014, un décret punit de prison les internautes qui critiquent le gouvernement ou le parti communiste. Internet était la seule plateforme où circulait l'information libre. Sur les 40 chaines de télévisions, seules trois sont privées.

12. Arabie Saoudite — Les journalistes-citoyens prennent des risques et partagent des informations sur internet. Ils peuvent être arrêtés arbitrairement et sans procès, torturés, fouettés Depuis son arrivée au pouvoir, le prince héritier Mohammed ben Salmane n'a apporté aucune amélioration à liberté de la presse

13. Somalie — La corruption, l'insécurité et l'autocensure règnent. Les journalistes sont menacés par les organisations non étatiques et par le gouvernement. En 2017, quatre journalistes ont été tués

14. Yémen — Les journalistes sont agressés, enlevés, menacés et bombardés par la coalition menée par l'Arabie Saoudite. Deux journalistes et un journaliste-citoyen ont été tués au début de l'année 2018. Au moins une dizaine ont été pris en otage par les houthis ou Al Qaida. 

15. Bahreïn — Les journalistes 'dissidents' sont enfermés, déchus de leur nationalité, accusés de vandalisme ou de soutien au terrorisme. Il est difficile pour un journaliste étranger d'obtenir un visa.

16. Ouzbékistan —  Le nouveau dirigeant Shavkat Mirziyoyev essaie d'améliorer la liberté de la presse. Il a libéré des journalistes arrêtés injustement, comme Youssouf Rouzimouradov, qui a passé 19 ans en prison, le record mondial.

17. Iran — Le gouvernement mène la vie dure aux médias depuis 39 ans. Blogueurs et citoyens-journalistes des réseaux sociaux sont également victimes de répression.

18. Azerbaïdjan — Corruption, chantage, menace, passage à tabac,etc. Tous les moyens sont bons en Azerbaïdjan pour empêcher le travail des journalistes. S'ils finissent par s'exiler mais continuent leur résistance,c'est leur famille qui en paie le prix.

19. Libye — Les journalistes s'exilent en masse car ils ne peuvent exercer leur métier librement et les crimes dont ils sont les victimes sont impunis.

20. Egypte — Le président égyptien Al Sissi et son gouvernement contrôlent et censurent la presse, les sujets militaires ou économiques valent la prison aux journalistes. Depuis 2015, les journalistes ont l'obligation de respecter la version officielle lors des couvertures des attentats

21. Irak — En Irak, le média est perçu comme un instrument politique de propagande. Les journalistes sont menacés par des milices proches du pouvoir et par Daesh. Quand des enquêtes sont menées sur certains crimes, elles n'aboutissent pas.

22. Burundi — Les journalistes qui ne se plient pas au discours officiel sont contraints à l'exil, certains disparaissent mystérieusement. Ils sont accusés d'être des putschistes' ou des ennemis de la nation'.

23 Kazakhstan — Les médias d'opposition sont fermés depuis 2013. Les journalistes et blogueurs sont souvent arrêtés, et internet est très contrôlé. Il y a des coupures temporaires de sites d'information, de réseaux sociaux et des messageries instantanées. Fin 2017, de nouveaux amendements contre le journalisme d'investigation ont été promulgués.

24. Turquie — La Turquie est considérée comme la plus grande prison du monde pour les journalistes. Depuis la tentative de putsch de juillet 2016, les journalistes sont la cible du gouvernement. Des dizaines de journaux ont été fermés et il reste des journaux à faible tirage qui sont harcelés

25. Rwanda : Autocensure et répression sont toujours d’actualité

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