INDEPENDANCE, IDENTITE ET ORDRE : LA VISION DU MONDE DE MARINE LE PEN

La vision du monde de Marine Le Pen s’articule autour de trois principaux piliers.

  1. La première est l’indépendance de la France : Selon Marine Le Pen, la France fait partie des grandes puissances du monde. Elle reste capable de protéger ses intérêts, seule s’il le faut. La capacité de la France à être indépendante repose non seulement sur sa riche histoire, mais aussi sur sa force sur la scène internationale – avant tout construite sur sa puissance militaire. Elle exclut l’idée que la France ait besoin de l’UE ou de l’OTAN, de l’Allemagne ou des Etats-Unis pour se défendre elle-même ainsi que ses intérêts. Marine Le Pen croit que  l’OTAN réduit sans cesse l’autonomie stratégique de la France , et affaiblit ainsi le pays. Elle écarte aussi toute forme d’engagement international permanent. Elle n’acceptera de coopération internationale que sur la base d’une stricte égalité souveraine et seulement quand cette coopération servira directement les intérêts français.
  2. Le deuxième pilier de la politique étrangère de Marine Le Pen est l’identité de la France : La spécificité de Marine Le Pen réside dans sa croyance que l’identité française est sévèrement menacée et ne sera sauvée que par le repli. Selon elle, la plus grande menace qui pèse sur la France est la perte de son identité. Si elle entend  défendre une conception multiculturelle du monde , à l’intérieur de ce dernier, la nation française doit être  uni-culturelle . Marine Le Pen a une aversion profonde pour les jugements moraux sur les autres nations. Marine Le Pen prétend d’ailleurs  approfondir et enrichir la politique des droits de l’homme par la politique des droits des peuples. Selon elle, les droits de l’homme doivent être définis et par conséquent limités en fonction des contextes nationaux, et ce d’une façon qui ne saurait être remise en question depuis l’étranger.
  3. Le troisième pilier est l’ordre. Pour Marine Le Pen, les institutions internationales menacent la France en retirant au peuple français le droit de prendre ses propres décisions sur le plan intérieur. C’est pourquoi elle rejette l’architecture internationale actuelle. Elle insiste sur le fait que l’ordre dépend non seulement d’une défense nationale forte, mais aussi de la protection d’une nation contre les influences étrangères. A la place de l’ordre international actuel, elle imagine la France comme partie intégrante d’un nouvel ordre « multipolaire » fondé sur le « dialogue » et le « respect » entre les nations.  Elle s’oppose par principe à des organisations multilatérales comme l’OMC ou le G20, parce que selon elle les peuples nationaux sont « sont seuls capables de décider ce qui est bon pour eux, et que ce qui leur vient d’en haut ou d’ailleurs et prétend faire leur bien sans eux voire contre eux, ne fait en définitive que les détruire . Marine Le Pen accepte entièrement que l’ordre requière parfois des opérations militaires à l’étranger, puisque les intérêts français peuvent être menacés depuis l’extérieur. Elle affirme d’ailleurs que l’Afrique sera la première de ses priorités. La priorité qu’elle donne à l’Afrique – concentrée sur les pays francophones et construite autour des principes de souveraineté et de non-ingérence – est principalement destinée à la mise en place d’accords migratoires qui offriraient aux pays de transit et d’origine des incitations financières à réduire les migrations. Marine Le Pen préfère coopérer avec des pays et des institutions qui accordent de la valeur à la souveraineté plutôt qu’à l’interdépendance.

 

 

 

 

 

 

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