COMBATTRE LE FRONT NATIONAL AUX ELECTIONS EUROPEENNES

Combattre le Front National aux élections européennes impose désormais que les partis politiques pro-européens s’engagent à désigner leurs candidats, au moins leurs têtes de liste dans chacune des euro-circonscriptions, avant les élections municipales des 23 et 30 mars 2014. Le Parlement européen ne saurait, en effet, être un lieu pour recaser tel ou tel battu des scrutins législatif de 2012 ou à venir de 2014, souvent en attente de reconquérir un mandat national ou d’obtenir un éventuel maroquin ministériel.

Pour combattre le Front National, il paraît désormais inconcevable de ne pas parler d’Europe, au delà des clivages partisans, dans l’ensemble des villes et des villages de France pendant la campagne des élections municipales.

Combattre le Front National aux élections européennes, c’est expliquer inlassablement aux Français que l’Europe n’est pas une option, mais une nécessité vitale pour répondre concrètement à leurs préoccupations à l’heure de la mondialisation.

Combattre le Front National aux élections européennes, c’est exercer un droit d’inventaire pour rappeler les avancées considérables accomplies par l’Europe mais aussi de savoir reconnaître ses faiblesses, sans être euro-béats pour autant. C’est aussi proposer un droit d’inventer une nouvelle Europe pour redonner un souffle – celui des pères fondateurs pour redonner confiance aux électeurs : une Europe plus proche, plus efficace et plus concrète. C’est avoir la lucidité de dire que l’on a pas réuni 500 millions de citoyens pour leur imposer telle ou telle norme, mais bien pour répondre aux grands défis mondiaux face à des pays comme la Chine, l’Inde ou encore le Brésil.

Combattre le Front National aux élections européennes, c’est respecter les électeurs en rappelant les incohérences de ce parti qui prétend lutter contre le système mais qui veut quand même envoyer des députés européens dans un Parlement européen qu’ils combattent et au sein duquel ils atteignent d’ailleurs des records d’absentéisme. [Lors des sessions plénières (12 par an à Strasbourg, du lundi soir au jeudi soir, et 4 supplémentaires à Bruxelles du mercredi au jeudi), Marine Le Pen est parmi les députés les plus absents : 56,5 % de taux de présence ce qui lui permet, en restant juste au-dessus de la barre des 50 %, de ne pas perdre la moitié de son indemnité de 304 euros par jour de présence. En trois ans de présence à Strasbourg, Marine Le Pen n’a pas eu l’occasion de faire beaucoup entendre sa voix : 9 interventions en plénière, 13 explications de vote pour la patronne du Front National. Il faut juste savoir qu’il s’agit dans la quasi-totalité des cas de déclarations écrites jointes dans les 14 jours au procès-verbal de séance. Marine Le Pen n’a produit que 2 questions écrites. Marine Le Pen  n’a attaché son nom à une quelconque activité législative, mais il est vrai que Le FN siégeant sur le banc des non-inscrits, n’a quasiment droit à rien, ce qui excuse partiellement Le Pen. Et Marine Le Pen ne s’est montrée que deux fois à la Commission emploi qui s’est pourtant réunie 65 fois. Avec une telle présence, aucune chance d’arracher le moindre rapport. Pour Marine Le Pen, le Parlement est juste un moyen de disposer de moyens importants . Outre un salaire de 6200 euros net (7957 euros brut) par mois, s’ajoutent 304 euros par jour de présence et 4299 euros de frais généraux dont l’utilisation n’est pas contrôlée… Sans compter des droits à retraite (3,5 % du revenu brut par année de mandat). Enfin, comme tous les eurodéputés, elle touche 22.000 euros par mois pour payer ses assistants. Ce qui a permis à Marine Le Pen d’embaucher comme « assistant local » son compagnon et numéro 2 du FN, Louis Aliot.]

Combattre le Front National aux élections européennes, c’est enfin répondre, une par une, à leurs solutions qui n’en sont pas (sortie de l’euro, etc.) pour améliorer la vie quotidienne des citoyens français.

Face à un Front National qui semble déjà convaincu d’arriver premier le 25 mai prochain, il est encore temps de faire mentir les sondages et de s’engager pour que ce moment de vérité et de responsabilité ne devienne pas le crépuscule de l’Union européenne. Il est urgent, pour tous ceux qui aiment l’Europe, d’agir, vite si possible, avant qu’il ne soit trop tard !

 

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