ELECTIONS EUROPEENNES 2019: POSITIONNEMENT DES PARTIS FRANÇAIS

  1. La République en Marche (LAREM) : LAREM cherche à renforcer le clivage entre ceux qualifiés de ‘progressistes’ rassemblés autour de sa ligne pro-européenne et ceux qualifiés de ‘nationalistes’ notamment incarnés par le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et en France par Marine Le Pen. Sans abandonner cette stratégie mais face au contexte politique explosif des gilets jaunes, LAREM devrait réorienter sa campagne vers des thématiques "sociales" et la lutte contre l'évasion fiscale. Les macronistes chercheraient aussi à démontrer la pertinence de l'échelle européenne pour le traitement des préoccupations quotidiennes des citoyens.
  2. Rassemblement National (RN) : Le RN met l’immigration au cœur de son discours. Marine Le Pen revendique sa proximité avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban pour s’inscrire dans le clivage ‘nationalistes’ contre ‘progressistes’. Le RN cherche à s’allier aux autres partis d’extrême droite ou de droite radicale, dans le but de former une alliance transnationale. Les membres du RN se définissent comme ‘euro-combatifs’ et revendiquent une ‘Europe des nations’, une Europe dans laquelle les nations s’entendent librement, entre elles, sur des projets.
  3. Les Républicains (LR) : Les Républicains veulent promouvoir le renforcement de l’intégration européenne pour un premier cercle de douze pays auquel serait limité l’espace Schengen(Laurent Wauquiez)
  4. La France Insoumise (LFI) : En 2017, la France Insoumise (LFI) défendait pour la présidentielle une remise en question et une refondation des traités européens, dont elle proposait la renégociation (plan A). En cas d’échec, elle appelait à une sortie de la France de l’Union européenne. LFI a précisé ne pas rejeter l’Union européenne en elle-même, mais une ‘certaine construction politique qui ‘ne laisse pas de place à une souveraineté pleine et entière des peuples’. Le plan A, ‘c’est renégocier tous ensemble et tenir les promesses de l’Europe sociale qui lutte contre le dumping fiscal et social’. Le plan B consiste à ‘instaurer un rapport de force pour renégocier les traités’ et ‘désobéir aux dispositions qui posent problème à commencer par les 3% de déficit.  A travers la mise en place d’une alliance à l’échelle européenne (Podemos, le Bloco au Portugal, et diverses formations de gauche au Danemark, en Finlande et en Suède), le parti souhaite renégocier les traités sur un certain nombre de sujets : évasion fiscale, smic européen ou encore ‘protectionnisme solidaire’. Le parti souhaite ‘répondre aux urgences de l’injustice fiscale  et climatique et offrir des réponses politiques le plus rapidement possible. Jean-Luc Mélanchon a enfin déclaré vouloir faire des élections européennes un ‘référendum anti-Macron’
  5. Debout la France : Le parti défend une renégociation des traités européens afin que la France puisse notamment ‘contrôler ses frontières, expulser les clandestins et préserver son mode de vie sans rendre compte à personne’.
  6. Europe Ecologie-Les Verts : Le parti ouvre les bras à ‘tous les acteurs et actrices de l’écologie’, y compris aux personnalités de la société civile, afin de ‘refonder une Europe écologiste, solidaire et fédérale. Le parti revendique notamment une politique migratoire souple.
  7. Le Parti socialiste : Le parti est divisé entre différents courants et a du mal à se positionner entre LaREM, LFI et les Verts. Si les représentants du PS au Parlement européen sont pro-européens, ils ne s'inscrivent pas dans une ligne fédéraliste. La gauche s'entend sur le danger du populisme et les inégalités sociales, mais se divise sur le plan économique entre ceux qui assument le libéralisme et ceux qui le rejettent, ainsi que sur les questions migratoires. À l'issue d'une réunion du Conseil national du parti le 13 octobre 2018, un texte intitulé "Changeons l'Europe" a été adopté. Il détaille 7 axes de réflexion tels que le besoin de clarifier les stratégies et politiques du Parti socialiste européen (PSE) et de refuser les alliances avec la droite, ou encore de remettre en question le pilotage économique et la gestion migratoire par l'Union.
  8. Génération-s : Le parti propose notamment la création d’un ‘green new deal’, un programme d’investissement de l’Europe dans la reconversion écologique. Il souhaite ‘concrétiser la naissance d’une nouvelle force écologique, démocratique et sociale’.
  9. Union des démocrates et indépendants (UDI) : L’UDI défend une ‘véritable Europe politique’ et une ‘refonte des traités pour donner à la zone euro les moyens d’une politique économique créatrice d’emplois.’
  10. Résistons ! : Défense de la ‘ruralité’ en proposant que la France réduise de 5 milliards sa contribution au budget européen pour relancer son agriculture, notamment. Le parti se positionne également en faveur d’une ‘Europe des nations’, se revendiquant ‘d’abord français, ensuite européen’.
  11. Parti communiste français (PCF) : Le PCF souhaite ‘combattre les orientations libérales de l’Union européenne et la politique d’Emmanuel Macron’. Différentes priorités ont été fixées, telles que l’écologie, l’évasion fiscale, le rôle de la Banque centrale européenne. Le PCF entend de plus placer la question de l’accueil des réfugiés au cœur de la campagne européenne.
  12. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : Le parti défend une Europe internationaliste et anticapitaliste, avec une liberté totale de circulation et d'installation des individus. En 2017, lors de la campagne présidentielle, le candidat et actuel porte-parole du parti, Philippe Poutou , avait défendu une Europe des travailleurs et des peuples avec un alignement des droits sociaux ‘par le haut’ et la sortie des traités actuels. Car l'Union européenne et ses institutions ‘sert de machine de guerre des classes dominantes des différents pays contre les classes populaires, pour mettre en concurrence les travailleur.e.s et tirer les droits vers le bas, pour imposer l’austérité.
  13. Les Patriotes : Les Patriotes souhaitent une sortie de l’Union européenne et de l’euro, qui contraint la France à une politique migratoire selon eux trop laxiste. Les Patriotes souhaitent faire des élections européennes ‘un référendum sur l’Union européenne, comme sur la personne d’Emmanuel Macron’. M. Philippot a également publié son livre-programme intitulé Frexit. UE : en sortir pour s’en sortir, qui reflète la thématique phare de son parti.
  14. L’Union populaire républicaine UPR) : L’Union populaire républicaine plaidait dans son programme de 2017 pour une sortie de l’Union européenne et de l’euro. Selon l’UPR, l’UE est ‘une utopie funeste qui conduit nécessairement la France et les pays de l’Europe vers une structure politiquement dictatoriale, économiquement inefficace’.
  15. Lutte ouvrière (LO) : Le parti centre sa campagne sur le camp des travailleurs et non une ‘caisse de résonance de tous les combats’. Lutte ouvrière défend une Europe unie ‘pour les intérêts communs des travailleurs’ et non ceux de la bourgeoisie. Se revendiquant internationaliste, LO envisage l’avènement d’une Europe ‘unie et fraternelle’ : les Etats-Unis socialistes d’Europe’ comme un premier pas vers une ‘union de tous les peuples à l’échelle mondiale’

 

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